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MON DICTIONNAIRE SUBJECTIF DE L'ALPHABET : M

28 novembre 2021

Duryea / Vincent / du Maurier / Neill / Woolrich-Irish / Truffaut / Moreau / Deneuve / Lang / Renoir / Hitchcock / Goethe / Monroe / Main / Morgan / Mastroianni / Howard / Brown / Poe / Moyal / Mayereau / Ginzburg / Rogers / Fleuret / Xenakis / De Pablo / Berio / Henry / Schubert / Marie / Boutin / Lang / Godard / Gorbman / Murch / Sellier / Burch / Metz / Ropars / Bailblé / Resnais / Demy

Elle mettait un double M sur tout, dit Martin (Dan Duryea, à gauche) à Catherine (June Vincent), de son ex-épouse, une femme intrigante nommée Mavis Marlowe, qui sème partout son double monogramme autour d'elle, telle la Rebecca du récit de Daphné du Maurier. C'est dans le film peu connu L'Ange noir (Black Angel) réalisé en 1946 par Roy William Neill d'après des récits de Cornell Woolrich. Ce dernier a également utilisé le pseudonyme de William Irish pour publier des Séries Noires fréquemment adaptées à l'écran, dont François Truffaut tira même, c'est rare, deux films quasi-consécutifs, La Mariée était en noir, 1968, et La Sirène du Mississipi, 1969. Dans le premier, Jeanne Moreau joue une tueuse d'hommes, dans le second, c'est Catherine Deneuve qui prend la relève (je m'étonne toujours que le thème de la femme-qui-tue n'ait pas été plus remarqué dans l'œuvre de Truffaut). Deux œuvres très sombres, dont la première est même par moments atroce, seulement coupées par cette bluette surestimée, selon moi, qu'est Baisers volés (voir Entre deux images n°48). ...

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MON DICTIONNAIRE SUBJECTIF DE L'ALPHABET : L

14 novembre 2021

Joyce / Montel / Wise / Morgan / Perrot / Duby / Obama / Pfeiffer / Zéro / Balladur / Rocard / Legendre / De Piis / Platon / Yaguello / Sacco / Preminger / Caspary / Tierney / Leboutte / Jungblut

Ceci est l'image d'un livre – en l'occurrence, l'exemplaire de l'édition du Livre de Poche dans lequel j'ai lu Ulysse de Joyce vers l'âge de 17-18 ans, en entier, comme c'était mon habitude à l'époque - , avec une fleur séchée dont je ne sais plus ce qu'elle fait là, si elle y était ou si je l'ai rajoutée pour la photo. Cela fait sens, car un livre sous la forme classique de codex (par opposition au volumen qu'on déroule) est un peu comme une fleur, qui s'ouvre ou se ferme. Maintenant, pourquoi cette page ? Parce que, revenant à ma première idée (voir Entre deux images n°100), je veux illustrer mon Livre des Sons, sur lequel je retravaille intensivement, avec non seulement des images tirées de films, mais aussi des pages photographiées de livres, ouverts à des endroits où il est question d'écoute et de sons. Ici, il y a ce que j'appelle co-écoute, lorsque deux personnages sont réunis par ce qu'ils entendent en même temps. C'est le passage même que j'évoquais dans le n°91 de mon blog Entre deux images, écrit au début du confinement en France, et publié par Geoffroy Montel le 29 mars 2020, mon Dieu quelle période ! ...

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MON DICTIONNAIRE SUBJECTIF DE L'ALPHABET : K

31 octobre 2021

Welles / Mankiewicz / Hearst / Hitchcock / Lehman / Carroll / Kafka / Perkins / Ophuls / de Vilmorin / Wademant / Achard / Hemingway / Bergman / Woerth / Chion / Alliance Ethnik / SK-1 / SK-2/ Guiloineau / Pawel / Kurosawa / Spielberg / Flanagan / Delon / Clément / Highsmith / Ronet / Solinas / Costa-Gavras / Losey

D'Orson Welles ou de son co-scénariste Herman Mankiewicz (auquel David Fincher a consacré le film Mank, sorti sur Netflix et que je n'ai pas vu), je ne sais qui des deux a eu l'idée de baptiser Charles Foster Kane, avec un K, le personnage de magnat de la presse mégalomane et odieux inspiré par la véritable vie de William Randolph Hearst, dont Anne-Marie et moi avons en 1989 visité le château californien à San Simeon. Mais ce K dans Citizen Kane, chef-d'œuvre terriblement triste dans lequel un homme est suivi de son enfance à sa mort solitaire dans un château lugubre, se voit dans le film comme un monogramme (ci-dessus, au début du film, sur une grille) mais aussi comme l'initiale même de tout nom propre dans sa grandeur et sa dérision, puisque cette lettre n'est qu'une lettre, donc destinée à chuter et à retourner à ce que les Anglais appellent la soupe à l'alphabet. Comme dit, dans la Mort aux trousses, de Hitchcock écrit par Ernest Lehman, où un autre nom commençant par K joue un rôle capital, le Professeur joué par Leo G. Carroll : “We’re all in the same alphabet soup”. Ce Professeur n'a dans le film pas d'autre nom précisément que « le » Professeur, et donc il échappe, en tant que personne, à la condition de quiconque a porté ou portera un nom. ...

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