Biographie

Michel Chion

Né le 16/01/1947 à Creil (Oise, France)

Michel Chion
photo : Philippe Lebruman

Compositeur de musiques concrètes (Grand Prix du Disque 1978 pour son Requiem) ; réalisateur d'œuvres audiovisuelles et de films (Prix Jean-Vigo et Grand Prix de Clermont-Ferrand pour le court-métrage Eponine, 1984 ; Prix Ville de Locarno et Coup de Cœur 2015 de l'Académie Charles Cros pour sa liturgie-vidéo La Messe de Terre) ; auteur d'essais et d'ouvrages (Prix du Meilleur Livre de Cinéma 1995 pour La Musique au cinéma, TLA-Award 2009 pour Film, A Sound Art (traduit en anglais par Claudia Gorbman) ; chercheur indépendant sur le son et la perception, reconnu et traduit dans de nombreux pays.

Professeur honoraire à l'Université de Buenos-Aires, il a été enseignant associé à temps partiel à Paris III-Sorbonne Nouvelle de 1994 à 2012, et intervient depuis 1990 à l'ESEC.

Il a appartenu au Groupe de Recherches Musicales de l'ORTF puis de l'INA de 1971 à 1976, et à la rédaction des Cahiers du Cinéma de 1982 à 1986.


Compositeur de musique concrète (ou "acousmatique"), Michel Chion a créé à ce jour une cinquantaine d'oeuvres pour sons fixés sur support audio - certaines de grande dimension - (voir le catalogue) dont des mélodrames, des pièces religieuses, des recueils et des symphonies. Ses œuvres ont été éditées par les labels Ina-GRM, Metamkine, Empreintes Digitales, Motus et Brocoli. Il a composé aussi deux œuvres en collaboration avec Lionel Marchetti et Jérôme Noetinger, Les 120 Jours et Filarium.

En 1990, il publie le manifeste L'Art des sons fixés, dans lequel il rétablit une définition fondamentale et spécifique du genre de la musique concrète/acousmatique. Cette redéfinition, fondée sur la fixation du son (incluant durées et silences), s'applique à tous les types de supports et de techniques, et est ouverte à tous les styles. Il a écrit également trois ouvrages - dont deux sont en téléchargement libre sur ce site - et de nombreux textes sur les autres compositeurs du genre, aînés ou plus jeunes. Lionel Marchetti a consacré à sa musique un essai, La musique concrète de Michel Chion (1997).


Réalisateur, il crée des œuvres de fiction ou de concert, dont Le Grand Nettoyage, Eponine, La Messe de terre, et récemment la Troisième symphonie, l'"audio-divisuelle" commandée par le Festival Futura.


Ecrivain, chercheur et historien, il a écrit plusieurs milliers d'articles et une trentaine d'essais traduits en de nombreuses langues, sur la musique concrète, la musique romantique et moderne, le cinéma, et les deux disciplines qu'il appelle "audio-logo-vision" et "acoulogie" (voir onglet Livres). Ses monographies sur des auteurs tels que Tati, Chaplin, Tarkovski, Kubrick ainsi que Malick et Lynch - deux metteurs en scène vivants auxquels il a été le premier à consacrer un volume - visent à souligner la part de doute, d'instabilité, dans ce statut d'auteur.

Il poursuit en indépendant l'étude scientifique des effets audiovisuels et de l'écoute du son. Il a créé un certain nombre de concepts analytiques et descriptifs originaux. Il montre comment l'audio-vision est une "audio-division", et propose une "re-division sensorielle" abandonnant les catégories classiques d'image, de son, de cinq sens, etc... Pour ces recherches, il a été invité en 2011-2012 par l'IKKM (Lorenz Engell, Bernhard Siegert) de l'Université du Bauhaus à Weimar et en 2014-2015 par le Wissenschaftskolleg zu Berlin (grâce à Reinhart Meyer-Kalkus).


Enseignant indépendant, il est notamment intervenu au CNSM comme assistant personnel de Pierre Schaeffer, à l'IDHEC et à la FEMIS, à Paris III Sorbonne Nouvelle (grâce à Michel Marie), à l'ESEC fondé par Kosta Milhakiev, au DAVI de Lausanne, à Musiques et Recherches, et a donné de nombreuses conférences dans le monde.


Travaux et créations en cours

Il termine deux ouvrages-sommes : Le Livre des Sons, une célébration (inventaire de mots et de textes sur les sons dans plusieurs langues et à travers l'histoire) et une Chronologie du cinéma verbal et sonore depuis 1895 (commencée dans le cadre de sa résidence au WIKO) ainsi que deux essais : Le cinéma et ses trois réels, retour sur une ontologie, et La mal-division sensorielle.

Depuis 2012, il a entrepris de regrouper ses musiques concrètes (déjà faites ou en cours de réalisation), et ses œuvres audiovisuelles en un seul ensemble intitulé le Boustrophédon, qui devrait totaliser 24 heures et être achevé vers 2020. La vie humaine y sera célébrée dans son ici-bas non-héroïque et ses dimensions contrastées, dans le flux et le reflux de son dynamisme et de ses élans, son "indiscontinuité" faite de découragements et d'envols.


"C'est de vie qu'il s'agit. Du vivant, en chair et en esprit. Et cela n'a pas de sens précis, si ce n'est que c'est humain, réellement. Réaliste diront certains." (Christiane Sacco, écrivaine, à propos de ses œuvres)

Depuis 2014, il tient un blog sur le présent site.

Il a créé l’association Acoulogia pour promouvoir la musique concrète et l’acoulogie, et proposer des formations à l’écoute et à l’audio-vision.

Il est marié à Anne-Marie Marsaguet, productrice, et habite Paris.