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ANT(hy)POSTASE, une mini-série théorique, chapitre 4

7 janvier 2024

« Certaines choses doivent se dire pour avancer dans le jeu »

Ce n'est pas Jude Law, qu'on voit ici tenant le rôle d'un nommé Ted Pikul, qui fait la déclaration traduite par le sous-titre français, c'est, hors-champ, sa partenaire Jennifer Jason Leigh, incarnant une créatrice de jeux d'illusion nommée Allegra Geller ; et cette scène est extraite d'un film que j'apprécie tellement que je croyais avoir écrit mille fois à son propos. Il s'agit d'eXistenZ, de David Cronenberg, sorti en 1999 (une année faste, où apparurent également sur les écrans Eyes Wide Shut, Matrix, et Fight Club, trois autres films exceptionnels sur le réel, l'illusion et la simulation). Eh bien non, j'ai peu écrit, pas si souvent en tout cas. J'ai souligné seulement, dans mon livre qui n'est plus aujourd'hui distribué sur Les films de science-fiction, que : ...

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ANT(hy)POSTASE, une mini-série théorique, chapitre 3

17 décembre 2023

De quoi relève ce qu'il y a ci-dessus ? Si je dis « une image », je n'ai encore rien dit. Le mot, en français, ne précise pas si c'est dans le temps et en mouvement, comme un plan de film, ou hors du temps et immobile (une photographie, un dessin, mais aussi un plan de cinéma lorsque celui-ci ne montre rien qui bouge, par exemple l'intérieur d'une pièce vide de personnages et sans variations de lumière), ou encore une représentation mentale, comme lorsque Françoise Dolto distingue l'image inconsciente du corps du schéma corporel, ou enfin ce fourre-tout qui a servi à Gilles Deleuze – voir mon blog de la semaine dernière – de signifiant à tout faire pour parler du cinéma, une fois collé avec un autre mot, en se servant d'un tiret comme raccord....

Concrètement, ce que vous voyez est une capture d'écran extraite de mon film en cours Un musicien concret, un long-métrage qu'avec l'aide de Régis Lacaze et Anne-Marie Marsaguet, je suis en train de réaliser sur mon travail de compositeur. En voyant, filmée par Régis en gros plan, la bande magnétique originale de ma Tentation de saint Antoine ...

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ANT(hy)POSTASE, une mini-série théorique, chapitre 2

10 décembre 2023

Voici ce qu'offrait en novembre 2009, comme primeurs, la carte bilingue d'un restaurant d'Hakone, près de notre hôtel. Un hôtel d'où, très chanceux aux dires de nos amis japonais, nous avons pu voir dans toute sa gloire, sur fond de ciel bleu, le mont Fujiyama. Nous n'avons certes pas goûté au « pressé de coq de combat », mais en tout cas, et contrairement à l'image terrifiante que donne du Japon le film de Sofia Coppola Lost in translation, dont les héros américains se perdent dans une forêt de signes illisibles, j'appréciais de retrouver dans différentes villes de ce pays, au gré des enseignes ou des menus en français ou anglais, selon la vocation du lieu, un maniement poétique de ces langues. Comme cette publicité pour un café de Yokohama nommé Café de extra, sur laquelle un monsieur échange avec une dame élégante ce dialogue en français dans le texte, et dont je respecte la ponctuation originale : « Quel, bonheur ! - Vous avez bien rencontré.

».  Ce n'est pas pour me moquer des Japonais, mais au contraire pour célébrer la diversité des idiomes sur la terre. Cette diversité même qui m'a incité à faire figurer, dans mon Livre des Sons, en cours d'achèvement, le plus de langues possibles en version originale. Je suis arrivé à 45 langues, c'est déjà ça, même si elles ne peuvent pas être représentées équitablement (bien entendu la traduction figurera toujours sous le texte original ou à côté de lui). ...

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