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ENTRE DEUX IMAGES n°49

25 décembre 2016

ÉLOGE DU FUTUR, DE LA SCIENCE-FICTION ET DE L'IMAGERIE RÉUNIS

E. M. / Verne / Hergé / Jacobs / Scott / Villeneuve / Carpenter / Tarkovski / Cronenberg / Goldblum / Kubrick / Weir / Arnold / Nolan / Reeves / Truffaut / Godard / Kast / Marker / Orwell / Comte-Sponville / Ferry

Par l'intermédiaire de mon site, une jeune étudiante, E.M. (dont je ne donne que les initiales, pour qu'elle ne soit pas gênée par cette divulgation, dont je l'ai prévenue), m'a posé des questions sur le cinéma de science-fiction, auquel j'ai consacré un livre en 2008. Les questions, destinées à alimenter son travail de mémoire, m'ont semblé authentiques, j'ai voulu répondre sur un ton aussi direct, et comme nous sommes en ce Nouvel An dans une ambiance assez lourde, j'insiste sur un certain contre-catastrophisme.

Donc, chacune des douze questions d'E.M., auxquelles je n'ai pas touché, suivie de mes réponses (qui peuvent sembler lénifiantes, mais tant pis !).

E.M. : Pourquoi cette envie d’écrire sur la science-fiction ? En quoi est-ce important pour vous ?

M.C. : J'aime la science-fiction depuis que je suis enfant, comme genre littéraire et cinématographique. Dans ma génération, on donnait à lire aux enfants Jules Verne, mais je me souviens aussi avoir lu émerveillé, au fur et à mesure de sa parution dans le Journal de Tintin à raison de deux pages par numéro, On a marché sur la Lune de Hergé. Il y avait aussi, dans le même journal, les aventures de Blake et Mortimer par Edgar P. Jacobs. Comme je l'explique dans la dédicace, mon père, qui était ingénieur mais aussi amateur de littérature populaire (en même temps que de littérature tout court), s'y intéressait déjà, et achetait une revue publiant des nouvelles de fantastique et de S-F, et dont le nom était Fiction. Mais beaucoup ont grandi dans le même contexte et n'ont pas attrapé ce goût. Est-ce que je peux l'expliquer ? En tout cas, c'est un genre positif, et je suis étonné de ce qui semble être votre pessimisme et de votre méfiance envers ce qu'il représente et raconte, comme le laisse entendre ce que vous écrivez plus bas.

E.M. : Il me semble que ce livre est une encyclopédie chronologique du cinéma de science-fiction, pourquoi avoir choisi cette façon d'organiser votre propos ?

M.C. : Vous avez raison. Mais plutôt que chronologique je dirai : historique, c'est-à-dire en route vers une construction, et témoin d'une évolution (une "chronologie" se situerait juste au niveau du constat, de la liste). Je veux énoncer et structurer une périodisation du genre, liée à l'histoire du XXe siècle. Les gens plus jeunes que moi (je suis né en 1947) doivent savoir - et ceux qui sont aussi âgés ou plus âgés que moi, se rappeler - que dans les années 60 il y a eu un grand enthousiasme pour la découverte de l'espace, que dans les années 70, peu après le débarquement sur la Lune, il s'est produit en contrecoup ce que j'appelle la "grande dépression" ("il n'y a rien à découvrir, tout ne peut que tourner mal, sauvons d'abord l'environnement") et que maintenant nous sommes dans une nouvelle période, délibérément constructive (voyez par exemple les films de Scott récents, Prometheus et The Martian, celui de Denis Villeneuve Arrival, et même Interstellar, de Nolan). Cela ne m'empêche pas d'aimer énormément, en tant que fictions, des films de la période que j'appelle "dépressive" comme Alien (le premier) de Ridley Scott, et The Thing, de Carpenter, entre autres. Ce sont des histoires cauchemardesques, certes, mais nous aimons aussi les histoires cauchemardesques, n'est-ce pas ?

Hélas mon livre est paru en 2008, et la déconfiture de l'éditeur (qui s'est montré inapte à le vendre, alors qu'il était destiné au grand public) n'a pas permis de le réactualiser au fur et à mesure de ses rééditions. On aurait vu que la S-F continue à se réinventer.

E.M. : Dans le chapitre sur la “triple imagerie” vous remplacez le mot “code” par celui “d’imagerie”, pourquoi ? Qu’est-ce que ce mot à de plus signifiant ?

M.C. : Effectivement, je critique l'expression toute faite de "codes du genre", qu'on emploie quand on parle du western, de la comédie musicale et ici de la S-F. Le mot "code" rapporté aux genres cinématographiques ne veut rien dire, il est snob, intellectualisant et distant. "Imagerie" est concret, il veut dire qu'il s'agit d'images. Or, nous aimons tous des images, certaines images, et moi j'aime les images de science-fiction au cinéma : les extra-terrestres, les grandes métropoles, la Tour Eiffel frappée par un rayon de la mort (même si j'aime aussi la Tour Eiffel intacte), le mystère des étoiles, les robots, la femme dans l'espace, etc. Il y a certes de grands films de S-F qui fuient l'imagerie, comme Stalker, de Tarkovski, mais j'aime tout autant de lui son Solaris, qui en comporte beaucoup. Il n'appréciait pas ce film-là, c'est assez clair, mais on a le droit d'aimer d'un créateur une œuvre que celui-ci récuse.

E.M. : Les films d’anticipation ont, comme vous le dites dans l’introduction, une fonction de constat d’une époque. Il y a également, dans l’anticipation, un avertissement vis-à-vis de certains aspects de notre société. Vous l’abordez plus loin dans le livre en parlant "d’auto-flagellation" et de "sermon" fait par la S-F pour les spectateurs. Un sermon qui est compensé par la déculpabilisation de regarder des histoires puériles ; mais sont-elles vraiment puériles ?

M.C. : Plutôt que "constat", je dirai : discours sur leur époque de création, en projetant ses craintes sur le futur, ce qui est constructif. "Puéril" veut dire littéralement : propre aux enfants, pour les enfants, ce qui n'est pas péjoratif pour moi. L'enfant reste vivant en nous.

Il faut aussi rappeler que la S-F ne se limite pas à l'anticipation, bien des films du genre montrent des extra-terrestres qui viennent nous voir maintenant, des machines qui seraient censées exister aujourd'hui quelque part, etc. Je parle de "sermon" seulement pour certains films, et d'ailleurs, ce n'est pas un défaut grave.

E.M. : Selon vous, pourquoi sommes-nous toujours fascinés par des inventions qui peuvent nous détruire ?

M.C. : Pourquoi "nous détruire" ? J'aime aussi voir un grand vaisseau spatial, qui représente un long voyage et élargit l'espace vital de l'homme. Le nombre de gens prêts à partir pour Mars sans perspective de retour proche, ou de retour du tout, est frappant. Et on sait que là, l'exploration ne sera pas colonisation, c'est-à-dire vol et destruction frappant des populations déjà installées, comme cela a été le cas. Ensuite, tout ne sera pas rose, mais c'est bien ce qu'on appelle une aventure, non ? Aventure, de surcroît, utile aux futures générations, dans deux-trois siècles, et plus.

La plupart des inventions sont créatrices, tout en comportant des contreparties. Mais comme nous parlons de cinéma de fiction, et non d'une publicité pour l'avenir et le progrès, le scénario va évidemment reposer sur des dysfonctionnements, voire des catastrophes... mais dont il sort souvent une nouvelle vie. Prenons La Mouche, de Cronenberg, beau film et le plus grand succès commercial du réalisateur : le pauvre Seth Brundle, joué par Jeff Goldblum, qui teste sa machine à téléporter, vit personnellement une tragédie (ce qui à la fin nous fait pleurer, mais nous aimons pleurer au cinéma, n'est-ce pas), mais rien ne dit que sa machine à téléporter ne va pas rendre, une fois remise en état, d'immenses services... C'est déjà assez exaltant qu'on réussisse à inventer une chose pareille, Brundle peut en être fier. Il faut donc, je crois, citer élogieusement ces inventions, et ne pas se vouloir trop vite blasé. Ce qui n'empêche pas de se plaire à voir des histoires où elles ne portent pas chance à leur inventeur.

E.M. : Vous dites dans le livre “la S-F semble avoir été inventée pour visualiser d’avance les belles ruines que feront dans l’avenir des cités modernes”. La S-F se construit donc sur ces ruines. L’homme ne se bat que lorsque la fin est proche ? Pourquoi d’ailleurs la S-F est-elle si sombre ? Est-ce une condition de ce genre ?

M.C. : Ce que je dis des ruines ne concerne que quelques films. Et je doute fortement que la fin de l'homme soit "proche". Je crois que dans quelques décennies ou plus, la Terre ne sera plus l'habitat unique de l'homme, ce qui n'est pas une vision pessimiste. Ceux qui prédisent l'extinction de l'espèce dans 30, 40, 50 ans disent n'importe quoi. Ce qui est probable - et suffisamment dramatique - c'est que beaucoup seront affectés par le changement climatique, et que ceux qui sont plus riches ou ont la chance d'habiter certains pays le seront moins que d'autres. J'ai vu jeune beaucoup de films qui prédisaient la fin du monde par le fait de l'homme pour 1970, 1980... Ces films ont-ils été utiles pour empêcher un conflit nucléaire ? Je ne sais pas. Un conflit atomique généralisé ne pourrait tuer l'ensemble de la population humaine ; il y aurait, là encore, des survivants, c'est-à-dire le mélange habituel d'injustice sociale, contre laquelle on peut lutter, et d'injustice "au hasard", frappant ceux qui se trouvent au mauvais endroit et au mauvais moment. L'histoire nous apprend qu'il y a eu des épidémies gigantesques, de peste notamment, à certaines périodes ; l'espèce a survécu.

La S-F n'est pas sombre, c'est vous qui la voyez ainsi. Mais cela dépend des films que vous avez vus et du regard que vous portez sur eux. Certains films de S-F me donnent un sentiment de grandeur - comme 2001, The Truman Show, de Weir, L'homme qui rétrécit, de Jack Arnold (parce que le monde grandit pour le personnage principal !), et beaucoup d'autres. Même Blade Runner (image ci-dessus) : la ville montrée par Ridley Scott n'est pas plus dangereuse que bien des quartiers actuels, elle est belle, les femmes sont sublimement photographiées, le ciel pollué superbe... J'ai passé trois jours dans une mégalopole "blade-runnerienne", Sao Paulo au Brésil, et j'ai aimé ces atmosphères. Certes, mon hôtel était situé dans un quartier sûr: la question de la sécurité est un autre problème, celle de la pollution encore une autre.

L'astrophysicien Hubert Reeves dit parfois à ce propos des bêtises, même si c'est pour la bonne cause. Je l'ai entendu proférer à la radio qu'il est horrible que le ciel au dessus des grandes villes en Chine soit jaune plutôt que bleu, à cause de la pollution. Pour moi, un ciel jaune est non moins beau qu'un ciel bleu. Le problème n'est pas la couleur du ciel, mais les maladies causées par la pollution, qui frappent inégalement les gens selon leur classe sociale et leur lieu de vie, mais aussi selon leurs particularités physiques et génétiques. Bien sûr, cette pollution-là est fille d'un développement mené d'une certaine façon. Se faire chevalier de la cause écologique sans nommer l'injustice sociale et le capitalisme international, c'est infantiliser une question qui est aussi sociale et politique. Quant à ceux qui disent: "il faut un changement radical et mondial de politique et de civilisation", sans dire comment on pourrait y arriver ni désigner d'adversaire (pour moi, c'est le capitalisme mondialisé), ceux-là parlent pour rien, ou bien ils appellent, sans le dire, à une dictature planétaire : la dictature de ceux qui ont décidé qu'ils savent ce qui est bien pour le reste de l'humanité. On sait ce que cela donne à l'échelle déjà d'un pays.

Aujourd'hui, beaucoup de mouvements tirent la leçon de ces expériences, qui furent instructives tout en étant souvent meurtrières, et ils cherchent plutôt des voies d'action au niveau local, actions qui ne passeraient pas uniquement par la prise du pouvoir politique, qu'il ne faut pas mépriser non plus. Les discussions que j'ai vues - comme simple passant - avoir lieu sur la Place de la République à Paris pendant le mouvement Nuit debout, m'ont touché, c'est le début d'une action à long terme, où des gens différents se parlent.

E.M. : Dans votre introduction, vous posez la question de l’importance d’un alibi rationnel pour la S-F. Pourquoi cette importance de crédibilité de la science ? Pourquoi ce besoin de “faire appel aux lois rationnelles de la physique et ne rien devoir à la magie” ?

M.C. : Pas un alibi, mais un cadre, une règle du jeu. La règle du jeu dite "scientifique" peut être non crédible (voyager dans le temps semble exclu à tout jamais), mais elle donne un cadre où l'homme est seul avec son destin et ses choix, il n'a pas à se concilier des forces magiques ou surnaturelles. C'est une aventure. Dans Interstellar, ce qui est important, ce n'est pas de prétendre qu'il soit possible à l'homme de traverser un "trou de ver" (il semble aussi que cela soit totalement utopique), mais de partir de ce postulat aux conséquences poétiques - un père qui vieillit moins vite que sa fille - , pour recréer et refonder en tant qu'être humain ces choses mystérieuses que sont la paternité, la transmission...

E.M. : Comment vous positionnez-vous vis-à-vis de la SF d’aujourd’hui ? Est ce qu’on retrouve une dimension de SF adulte comme on a pu le voir dans THX 1138 ou 2001 ?

M.C. : J'évite de me positionner, je vois les films au fur et à mesure et un par un, et c'est seulement après, quelques années plus tard, qu'on peut faire un tableau d'une tendance. Il y a comme toujours de bons films et des moins bons. Il y a de la S-F qui se veut "adulte" et qui est ennuyeuse et bête (je n'aime pas par exemple Avatar, alors que j'aime d'autres films de Cameron). Mais il y en a aussi d'excellente, j'ai cité plus haut Scott, Nolan, Weir et Villeneuve, entre autres. J'ai vu aussi ces dernières années de bons films S-F de boucle temporelle, comme Source Code et Edge of Tomorrow.

E.M. : Y a t-il réellement une scission entre la “S-F adulte”, sérieuse et grave et la “S-F enfant” qui utilise une imagerie caricaturale de la S-F ?

M.C. : Je ne me souviens pas d'avoir parlé avec condescendance d'une S-F pour jeune public qui serait "caricaturale", ni d'avoir fait cette dichotomie.

E.M. : Vous indiquez que des réalisateurs de la Nouvelle Vague se sont directement attaqué à la S-F, et que de ce fait l’imagerie spécifique à la S-F devient inexistante. Est ce qu’il vous paraît plus judicieux de supprimer ou d’amoindrir cette imagerie de S-F pour plus d’identification, ou est-ce que c’est la décoration qui entoure la S-F qui lui donne sa particularité ?

M.C. : Je parle, il faut le préciser, de la Nouvelle Vague Française des années 60. Oui, les films de S-F de Truffaut (Fahrenheit 451), Godard (Alphaville), Pierre Kast (Les soleils de l'île de Pâques) boudent l'imagerie ; mais ils ne provoquent pas pour autant plus d'"identification" (aucun de ces films n'a été un succès), et par ailleurs, je ne pense du bien d'aucun des trois. C'est vous qui parlez de décoration à propos de ce que j'appelle "imagerie", mot que j'utilise sans ironie ou condescendance. L'imagerie est l'âme d'une grande partie de la S-F cinématographique. Elle n'a pas besoin de moyens énormes. Dans La Jetée, Chris Marker l'assume avec des idées très simples : les gens qui ont pris le pouvoir sur les survivants à la Troisième Guerre Mondiale portent des lunettes de soudeurs. Et cela marche.

E.M. : “Les robots sont la mémoire fidèle d’une civilisation disparue”. En effet, le robot mémorise et conserve la totalité des informations (Internet et le Big Data). A-t-on encore besoin de mémoriser, d’apprendre, de lire des ouvrages papiers ? C’est effectivement un sujet dans la SF, mais n’y a t-il pas dans cette idée le désir pour l’homme de devenir immortel, de se conserver par la machine ?

M.C. : La phrase que vous citez de mon livre ne concerne que certains films. Par ailleurs, les machines ne sont pas immortelles, tout le monde le sait ! Elles tombent en panne, s'abîment, et même parfois, sont conçues pour s'autodétruire ("obsolescence programmée"). J'aime par ailleurs les robots humanoïdes, même si, à l'heure actuelle, un robot a moins de chance de franchir les siècles qu'un livre imprimé à 500 exemplaires, dont au moins un survivra. Je préfère l'idée que l'homme se veuille immortel, non pas en tant qu'individu (on en est loin), mais en tant que genre humain. Le terme de "transhumanisme" qu'emploient certains pour s'en réjouir, ou au contraire se faire peur avec, me paraît excessif. Nous-mêmes, individus de l'année 2016, avec les progrès de la médecine, les greffes d'organes, les cristallins en silicone, les pacemakers et autres prothèses, et bien sûr nos connexions et autres GPS paraîtrions transhumains à nos ancêtres d'il y a deux siècles. La hantise complaisante de la fin de l'espèce, quand elle s'accompagne d'anthropophobie (revenant à traîner cette espèce humaine dans la boue, en l'accusant d'avoir saccagé un monde qui aurait été merveilleux et idéal avant elle) me semble déplaisante, voire fascisante.

E.M. : Aujourd’hui on est tellement connecté qu’on peut nous suivre pas à pas. On est dans l'ère de Big Brother. On peut nous influencer à partir d’un certain nombred’algorithmes mis en place pour susciter des envies ou besoins dans un but commercial. Un ciblage précis est pratiqué sur notre façon de vivre, de consommer, de discuter...Quelle est notre liberté réelle dans tout ça ? Est ce que la réalité aujourd’hui n’a pas pris le pas sur la SF ?

M.C. : Votre liberté ? Elle est très grande, si vous vivez en France ; nous ne sommes pas en Corée du Nord ou dans un Etat islamique. A vous de l'exercer. Toutes sortes de gens cherchent et créent des alternatives, des réponses aux problèmes dont vous parlez. Une liberté sans risque et sans initiative ne serait pas une liberté. Je ne dis pas cela par rapport aux "jeunes" (je ne crois pas à ces histoires d'identité générationnelle), mais en pensant à tout le monde.

La connexion ouvre de nouvelles libertés, d'ailleurs (dans certains pays d'Afrique, où l'infrastructure de télécommunications par fil était inexistante, le téléphone mobile a donné des possibilités de lutte, d'initiative, de travail).Moi, par exemple, elle me permet de continuer à toucher des lecteurs dans tous les coins du monde.

Le Big Brother qu'on dit être celui d'aujourd'hui n'est en tout cas pas celui dont parlait Orwell dans son roman 1984, qui est un grand livre. Il faut donc le raconter - et éventuellement s'en protéger différemment. D'un autre côté, beaucoup de régimes dictatoriaux du passé proche ou lointain n'ont pas eu besoin de connexion et d'Internet pour faire régner la terreur et la surveillance générale.

Là encore, vous limitez la S-F à l'anticipation, et à de sombres perspectives. Mais beaucoup de choses excitantes ne se sont pas encore réalisées : des colonies humaines sur d'autres planètes ou dans des vaisseaux spatiaux ; des rencontres avec d'autres formes de vie dans l'univers. Et nous ne pouvons pas imaginer ce qui va se passer en 2037 - alors pourquoi croire que tout a déjà eu lieu ? Fin des réponses...

P.S : Avant de terminer ce n°49, je me relis. Quelle horreur ! - je parle de mes réponses, pourtant sincères et représentant ce que je tenais à dire. On croirait lire un mélange des propos bonasses d'André Comte-Sponville et de Luc Ferry (co-auteurs de La sagesse des Modernes, éd. Robert Laffont, 1998), brassés jusqu'à l'épouvante par la machine à téléporter de Seth Brundle. Qu'on en juge par une image du film de Cronenberg, que je montre ci-dessous :